Un septième sens
- Oriane
- 8 janv.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 avr.
Je vous rassure d’emblée : il n’y a pas d’erreur dans le titre. Nous avons bien cinq sens et, alors que le sixième est souvent attribué à l’intuition, Fabrice Midal propose dans son dernier livre, La théorie du bourgeon, le concept du septième sens.
C’est dans un podcast de Brut.Philo que le philosophe, auteur et enseignant évoque l’idée que ce septième sens représenterait notre capacité à entrer en résonance avec les situations et les choses de la vie. Au premier abord, cela paraît ésotérique. Pourtant, Fabrice Midal insiste sur son côté ordinaire en partageant à juste titre un exemple tiré de sa vie courante : des mots purement informatifs prononcés par un lecteur qu’il a croisé dans la rue et qui ont résonné pour lui avec profondeur et intimité dans l’échange et dans la présence.
Si nos cinq sens constituent notre manière d’entrer en rapport avec le monde, tel un fil tendu au-dessus de nous, il faudrait voir ce septième sens comme la mise en résonance de ce fil sous forme d’ondes. L’attention que l’on porte à cet effet serait pour Fabrice Midal perdue de nos jours ; plutôt que de tout vouloir comprendre, une situation ne gagnerait-elle pas en légèreté si on donnait droit à ce septième sens ? Le philosophe confie avoir lutté contre le découragement un bon nombre d’années, et persévéré jusqu’à se faire une place dans la philosophie contemporaine. En passant les concours cinq fois, il ne dément pas avoir vécu avec des ornières pour entrer dans le moule, s’être acharné à réussir sans reprendre son souffle.
« En acceptant d’arrêter l’obsession de vouloir entrer dans le monde, on se rend compte des options, des autres chemins qui s’offrent à nous. »
Une fois qu’il a pris conscience de son rapport obsessionnel à la rentabilité, Fabrice Midal s’est ouvert à de nouveaux horizons, toujours en lien avec la philosophie. Il est devenu Youtuber, éditeur et a écrit des livres, dont son dernier La théorie du bourgeon. Pour s’y intéresser plus en profondeur, celui-ci traite de l’élan vital, de l’importance d’abandonner l’idée de vouloir tout gérer et contrôler. Le capitalisme est tel qu’il inhibe les émotions et les affects dans sa roue de surproduction. Le burn-out est également évoqué dans le livre, en tant qu’instrumentalisation de soi et de rapport malsain au travail.
Ce découragement dont parle très souvent le philosophe, est le reflet d’un problème structurel : l’univers dans lequel nous sommes nous donnerait l’impression qu’on est impuissant, inefficace, honteux. La société élabore de plus en plus d’outils qui volent notre attention, nous obligeant à leur déléguer notre capacité de choisir. S’entraîner avec des gestes simples pour réapprendre à entrer en résonance avec le spectacle du monde nous aiderait à redevenir vivant et à sortir de la lassitude.
C’est ainsi que se trouve, par une analyse philosophique et humaine, une réponse au découragement : apprendre à refaire alliance avec nos sens et à accueillir (si le cœur nous en dit) un nouveau récepteur.
➡️ Brut.Podcast - Brut.Philo - comment lutter contre le découragement, par Fabrice Midal (google.com)
© Elans du coeur - Oasis Voyages, l'Eveil aux Mondes (illustration)








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