Regards d’experts sur les zones bleues
- Oriane
- 28 juil.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août
Êtes-vous familiers avec les « zones bleues » ? Il s'agit de cinq régions dans le monde présentant la plus grande concentration de centenaires heureux, et en excellente santé. Découvrez leur origine, et ce qui les rend synonymes de longévité selon les experts.
Dans l’imaginaire collectif, notre condition de mortel suscite à la fois peur et fascination. Si nous redoutons de « mal vieillir », nous conservons malgré tout un désir universel de vivre longtemps et en bonne santé. Dans l’Antiquité et durant des millénaires, cette longévité représentait un événement rare, notamment à cause du taux de mortalité infantile. C’est au cours du XXe siècle en France que l'espérance de vie augmente considérablement, comme l’indiquent les données de l’INSEE.
L’origine des « zones bleues »
Autour de 1973, deux enquêtes démographiques sont menées, dont une par le médecin et chercheur américain Alexander Leaf, dans des pays connus pour la longévité de leurs habitants. Elles sont cependant invalidées en raison d’une falsification des âges par les résidents eux-mêmes. Les recherches reprennent en 1999. Concentrées sur l’île de Sardaigne, elles confirment l’existence d’une zone géographique assez restreinte, dans laquelle le nombre de centenaires est beaucoup plus élevé que la moyenne nationale.
Cette zone est appelée « zone bleue » car il s’agissait de la couleur utilisée par les géographes pour marquer d’un point la localisation de chaque centenaire confirmé. Plus le nombre de points augmentait, plus il était possible d’identifier les premières zones bleues. Aussi le bleu est une couleur riche en significations, souvent perçue comme positive et rassurante.
À partir de 2004, Dan Buettner - explorateur, journaliste et auteur américain - popularise le concept. Il entreprend un voyage autour du monde à la recherche de témoignages, et livre dans ses articles publiés dans le magazine National Geographic, les enseignements les plus précieux de ces centenaires évoluant à l’intérieur de ces régions.
Aujourd’hui, les cinq zones bleues certifiées se trouvent :
sur l’île d’Okinawa, au Japon ;
dans la région d’Ogliastra en Sardaigne (Italie) ;
sur la péninsule de Nicoya, au Costa Rica ;
sur l’île d’Ikaría, en Grèce ;
dans la municipalité de Loma Linda, en Californie.

Les secrets de ces zones longévives
À la question « que faire pour vivre mieux ? », leurs habitants vous répondront selon les trois principaux piliers de la longévité : l’alimentation, le lien social et le mouvement régulier. Les experts ajouteront que la génétique compte pour 20 % de notre longévité, en plus de préciser que nous sommes donc en mesure de maîtriser plus de la moitié de ces éléments.
Dans ces endroits, les habitants veillent à respecter des principes de base. Parmi eux : une vie qui a du sens, un quotidien peu stressant permettant de bouger son corps régulièrement. Leur alimentation suit le rythme des saisons, ils consomment des aliments non-transformés, idéalement cultivés sur leur lieu de vie. De plus, la vie en communauté y est très prisée : les habitants consacrent du temps à leurs proches, partagent des repas, participent à des activités ensemble, échangent et s'entraident beaucoup.

Mais alors, que faire à notre échelle ?
Rassurez-vous, nous n’avons pas besoin de vivre dans une zone bleue certifiée pour en tirer les bénéfices. Si l’alimentation a longtemps été considérée comme le pilier le plus important, il faut se rappeler qu’elle n’est pas la seule clé du trousseau ! Une vie longue et en bonne santé repose sur un ensemble de facteurs et d’habitudes quotidiennes.
Ensuite, prenons du recul sur le concept. Avec son équipe de chercheurs, Dan Buettner a défini trois critères auxquels une région doit répondre pour être certifiée « zone bleue » : une documentation fiable des taux de naissance et de décès, une longévité nationale élevée comparée au reste du monde, et une longévité locale encore plus élevée. Or, la plupart des zones bleues actuellement certifiées présentent un point commun, celui d’être des îles, donc isolées géographiquement. L'éloignement des grandes agglomérations et de la mondialisation pourraient-ils être des facteurs avantageux pour la longévité de ses résidents ? Aussi le critère de moyenne nationale exclut les pays à faible longévité nationale mais avec une forte longévité locale. Si l’on prend l’exemple de la ville chinoise Rugao dans la province du Jiangsu, de nombreux experts s’accordent à dire qu’elle est la « cité de la longévité ». Pourtant, la faible longévité du pays fait qu’elle n’est pas considérée comme une « zone bleue ».
Pour finir, renseignons-nous et apprenons de ces centenaires exceptionnels grâce à :
Dan Buettner lui-même. Depuis ses premiers constats, il a créé sa trademark Blue Zones® et met à disposition des ressources pour vivre aussi bien que les résidents des zones bleues (livres, articles, recettes, etc.)
La série documentaire sur Netflix, 100 ans de plénitude : Les secrets des zones bleues
Le podcast de France Inter : Les zones bleues, fontaine de jouvence ? Quelques méthodes pour vivre vieux | France Inter
Illustrations :
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