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[Fiction] Ah... ce soir-là

  • Photo du rédacteur: Oriane
    Oriane
  • 15 mai
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 juin

Ce soir-là, j'avais hâte. Hâte de ce qui m'attendait, de près ou de loin. Le soleil partait se coucher, pour mieux resplendir. Je restais debout, moi, les yeux brillants dans la nuit. 


J’étais comme toute jeune fille dans la grande ville : saisie d'un désir de grandeur. Je voulais le monde à mes pieds. Une folie que je n’avais pas là-bas. Car ici, on ne me connaissait pas ; je pouvais me fondre dans la masse. Devenir qui je désirais. Trouver le bonheur dans un nombre indiscutable de rencontres. Il fallait me voir, fascinée par le train de vie qu'ils menaient tous. J’avais les yeux grands ouverts, avides de nouveautés.


Le ciel nocturne encapsulait déjà la ville. Depuis ma fenêtre, je pensais à tout, à lui, à tout à portée de main : rêves, sourires, peaux nues. Énergie frénétique émanait de corps brûlant. Je voulais lire dans les visages, entendre des milliers d’histoires. Je m’en foutais du café bas-de-gamme, tant que je gardais cette soif de me lever le lendemain. 


D’habitude, on finit toujours par chuter, pire, par retomber sur ses pattes. On se décide à distinguer le bien du mal. C’est comme ça, naturel. Mais ce soir-là, je n’y pensais pas, ou à peine. J’avais le cœur sur le jour-J, pas sur l’après-folie. Et je rêvassais parce que je n’avais pas pu me l’autoriser, alors il fallait me voir, entrer dans le temps où les choses vivaient en grand. Ce soir-là, je m’étais relevée, et j'avais hâte.



© Oriane Delcourt (illustration) - Exposition «The Art of Brick », février 2024

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